LA VIE DE MARIE-VICTORIN, né Conrad Kirouac, commence à Kingsey Falls en 1885. Enfant de santé fragile, sa curiosité naturelle le mène vite vers les sciences du vivant. L’époque, mais aussi une foi authentique, lui font joindre les Frères des Écoles chrétiennes, congrégation vouée à l’enseignement primaire et secondaire. Mais le chercheur autodidacte qu’il est jouit bientôt d’un prestige et d’une autonomie qui lui ouvrent les portes d’une Université de Montréal fraîchement émancipée, dont il fonde le laboratoire de botanique. Intellectuel engagé tant pour l’éducation populaire que pour la recherche de pointe en français, homme des grands projets, l’auteur de la Flore laurentienne et maître d’œuvre du Jardin botanique de Montréal était un être charismatique et complexe. La chance du biographe – et la nôtre –, c’est que son sujet a laissé un véritable trésor d’écrits : journal de jeunesse, œuvres littéraires, correspondance personnelle et scientifique, notes d’herborisation, récits de voyage, billets, discours, lettres à la presse. On y découvre toutes les facettes d’un esprit libre, tour à tour espiègle et enfiévré, pénétrant et léger. Mais aussi, et surtout, on traverse les temps héroïques du Québec scientifique aux côtés d’un de ses bâtisseurs.
