Du temps acheté. La crise sans cesse ajournée du capitalisme démocratique

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Le "capitalisme démocratique" – ce régime économique qui, jusqu’aux années 1970, achetait l’adhésion des populations occidentales grâce à la promesse d’un constant progrès de leur condition sociale – est entré en crise dès les années 1980 : suite à la résistance à l'impôt des producteurs de richesses financières et à leur lutte pour les allègements fiscaux, un nouveau régime se met en place, marqué par l’inflation et les déficits budgétaires nationaux. Le financement de la dette publique passe à des institutions privées qui exigent en retour la dérégulation des marchés financiers, puis passé 2008, la compensation de leur faillite par les États.
La globalisation économique masque la réalité politique : à l’État fiscal classique a succédé dans les années 1970 l’État débiteur, qui entendit par les emprunts publics et les crédits privés désamorcer les antagonismes sociaux et maintenir une forme de croissance. Aujourd’hui, nous vivons dans l’État de la consolidation – celui qui fait payer aux citoyens le service de la dette par des réformes de structure visant à se délester de ses fonctions régaliennes et de certaines missions de service public
au profit d’institutions hors de portée des représentations démocratiques nationales : l’euro et la Banque centrale européenne en sont deux exemples avérés.

Plus que jamais, l’économie relève non pas d’une gestion technicienne, mais d’une instabilité constante dans les rapports de force entre producteurs de biens et producteurs de profits.

Table des matières

Table des matières
Couverture 1
Titre 5
Copyright 6
L’auteur 7
Introduction. La théorie de la crise — à l’époque, aujourd’hui 9
Chapitre premier. De la crise de légitimation à la crise fiscale 25
Une crise d’un nouveau type 32
Deux surprises pour la théorie des crises 38
L’autre crise de légitimation et la fin de l’apaisement social de l’après-guerre 50
Le grand tournant : du capitalisme de l’après-guerre au néolibéralisme 59
Du temps acheté 65
Chapitre II. La réforme néolibérale : de l’État fiscal à l’État débiteur 83
Une crise financière due à une défaillance de la démocratie ? 84
Le capitalisme et la démocratie dans la révolution néolibérale 89
Digression : capitalisme et démocratie 96
Affamer la bête ! 104
La crise de l’État fiscal 112
De l’État fiscal à l’État débiteur 116
État débiteur et répartition 121
La politique de l’État débiteur 125
La politique de la dette, une diplomatie financière internationale 141
Chapitre III. La politique de l’État de consolidation : le néolibéralisme en Europe 149
Intégration et libéralisation 150
L’Union européenne en tant que machine à libéraliser 157
Une mutation institutionnelle : de Keynes à Hayek 168
L’État de consolidation en tant que régime européen à plusieurs niveaux 171
La consolidation fiscale en tant que transformation de l’État 177
Croissance : Back to the Future 187
Une digression : les programmes de croissance régionaux 198
De la capacité stratégique de l’État de consolidation européen 214
La résistance à l’État de consolidation international 227
Conclusion. Qu’attendre de la suite ? 239
Et maintenant ? 239
Capitalisme ou démocratie 248
L’euro, une expérience irréfléchie 251
La démocratie existe-t-elle dans la zone euro ? 255
Petit éloge de la dévaluation 261
Pour un Bretton Woods européen 266
Gagner du temps 270
Postface. Un « petit-étatisme » nostalgique ? Une réponse à Jürgen Habermas 273
Le Bayern de Munich et l’Europe 273
La politique de l’Union monétaire 276
L’Union monétaire et les intérêts allemands 284
Habermas, l’Allemagne et la démocratie européenne 288
Encore et toujours : démocratie et capitalisme 298
APPENDICES 303
Bibliographie 305
Notes 323
Table des matières 411
Présentation 414
Achevé de numériser 415

Compléments