Lettres à Jacques Doucet (1920-1926)

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Grand couturier, collectionneur inlassable, sachant s’ouvrir aux plus audacieux jaillissements du contemporain, Jacques Doucet (1853-1929) a eu l’intuition pionnière qu’il importait de recueillir "toutes les traces de l’aventure créatrice des écrivains modernes, pourvu qu’ils répondent à des critères de qualité", selon l’expression de François Chapon dans son ouvrage de référence. En juin 1915, conseillé par André Suarès, il commence à constituer une bibliothèque de livres et de manuscrits modernes – la future Bibliothèque littéraire Jacques Doucet. En 1920, son flair lui fait engager un presque inconnu, André Breton, en tant que secrétaire-bibliothécaire.

Dans l’esprit du pacte d’échange inauguré par Doucet avec d’autres écrivains, les lettres – dont des passages glisseront dans "La Confession dédaigneuse" – sont des témoignages sans équivalent sur un cheminement intérieur. Les relations instaurées dans la confiance heureuse vont se lézarder et la "série de malentendus acceptables", selon une expression prémonitoire de Breton, s’achèvera au bout de cinq ans.

On ne compte pas les pages capitales sur la maturation du surréalisme. Voyez le projet d’enrichissement de la bibliothèque, à la rédaction duquel Aragon a été associé et où apparaissent les auteurs et les œuvres constellant le firmament du mouvement. Les plus vibrantes concernent les acquisitions de tableaux. Lisez la lettre du 12 décembre 1924 par laquelle Breton presse Jacques Doucet d'acheter le grand tableau de Picasso qui le hante : "Il s’agit pour moi d’une image sacrée." C’est Les Demoiselles d’Avignon.

Table of contents

Table of contents
Couverture 1
Du même auteur 2
Titre 5
Copyright 6
Introduction 7
Remerciements 27
Note sur cette édition 31
Note sur le texte 37
LETTRES À JACQUES DOUCET 41
Annexes : André Breton et Ernest Delahaye 249
Table des matières 265
Œuvres d’André Breton (suite) 267
Présentation 271
Achevé de numériser 272