Et que dire de la génération d’après les baby-boomers ?
Le cynisme a fait son temps. Être optimiste, sans être naïf, semble même l’attitude la plus révolutionnaire — le pessimisme n’est-il pas devenu le nouveau conformisme ? Dans cet essai libre, l'auteur, qui est psychologue et écrivain, se demande pourquoi, après la fin de tout, marchant parmi les ruines, il se sent étrangement heureux. Serait-il devenu un homme? Un adulte? C'est à partir de cette révolution intérieure que se déploie une psychanalyse plus large, celle du Québec, des conflits entre les générations, du capitalisme, de l'américanisme, voire de la culture occidentale qui, tel un clown triste, vit les hauts et les bas de l'épreuve du deuil de Dieu.
À chacun la responsabilité d’être de son temps, le défi d’inviter de force l’héritage au banquet de l’actuel. «Smells like teen spirit», comme l’a bien senti Kurt Cobain. Il souffle dans l'âme de notre époque un esprit adolescent — like. Genre. Style. Comme. Notre époque, étendue sur le divan, dans le salon, en attente, en suspension, entre parenthèses, peut-être en rébellion et en mutation. Mais nous sommes sortis de l’enfance, d’un monde, ce qui ne signifie pas nécessairement la fin du monde. Par-delà le constat superficiel de la perte apocalyptique des repères, l’éclatement des structures de la société révèle moins sa faillite qu’une période d’exploration qui précède la construction de nouveaux fondements.
