À la reconquête de la souveraineté

mouvements autochtones en Amérique latine et en Océanie

Livre numérique

  • Éditeur québécois

Au gré des processus de décolonisation et d’autodétermination, la définition « classique » de la souveraineté, qui a pour assise l’autorité suprême et l’intégrité des États ainsi que la non-ingérence dans leurs affaires internes, est remise en question. Chez plusieurs peuples autochtones, le concept est investi de nouvelles significations qui recouvrent une multiplicité de droits sociaux, économiques, culturels et politiques. En vertu de cette compréhension élargie, la souveraineté ne se réduit plus à celle de l’État, mais elle met en jeu le droit de ces peuples à s’autodéterminer dans divers domaines et à négocier leurs interdépendances. Elle recouvre des réalités et des demandes qui varient en fonction des contextes, et les vocables utilisés pour en parler varient aussi : quand certains parlent de souveraineté, d’autres préfèrent parler d’autonomie, d’indépendance, de décolonisation ou encore recourir à des concepts dans leur propre langue et issus de leur histoire. Plusieurs raisons historiques, contextuelles et stratégiques président à ces choix.
Cet ouvrage est consacré à ces expressions variées de la souveraineté, plus particulièrement dans deux régions du monde : l’Océanie et l’Amérique latine.

Table des matières

Table des matières
À la reconquête de la souveraineté : mouvements autochtones en Amérique latine et en Océanie 1
Introduction 13
Natacha Gagné 13
Souveraineté, autonomie et subjectivités politiques autochtones en Mésoamérique et dans les Andes 21
Martin Hébert et Stéphanie Rousseau 21
La souveraineté dans les imaginaires sociaux d’Amérique latine 25
Idéologies de la souveraineté sous le régime colonial 26
Misérables et autonomes 29
Les indépendances 31
Bibliographie 36
Sortir du colonial en Océanie ou comment reconquérir sa souveraineté en situation de minorisation 39
Natacha Gagné et Marie Salaün 39
Situer l’Océanie dans l’entreprise coloniale 40
Processus coloniaux et minorisation : du XIXe siècle à la Seconde Guerre mondiale 43
La minorisation dans sa dimension politique 46
Les années d’après-guerre : une citoyenneté sans souveraineté ? 48
S’engager pour l’autodétermination : les stratégies explorées depuis les années 1970 53
Conclusion : toutes les voies sont-elles possibles ? 59
Bibliographie 60
La souveraineté à l’aune de la militance des peuples autochtones du Guatemala 67
Martin Hébert, Ignacio Ochoa et Lucas Aguenier 67
Des souverainetés bien abstraites 69
Reconstruire par le bas 73
Autodétermination, décolonisation, souveraineté 79
Conclusion 81
Bibliographie 82
L’autonomie autochtone « sous tutelle » en Bolivie 85
Stéphanie Rousseau et Hernán Manrique 85
Le contexte politico-historique depuis les années 1990 86
L’autonomie dans la perspective de la loi 90
Au-delà de la norme : le « nous » et la lutte pour l’hégémonie 93
Les processus d’autonomie officiels : diversité des trajectoires et des motifs 98
Conclusion 104
Bibliographie 104
Le Pérou : des assises de la communauté au projet politique de la nation autochtone 109
Raphaël Colliaux et Stéphanie Rousseau 109
Les Matsigenka : une souveraineté à l’échelle communale 113
Les Wampis et la création d’un gouvernement territorial autonome 118
Conclusion 121
Bibliographie 122
Souverainetés intriquées, contestées et concurrentes : la difficile construction d’un pouvoir local aux îles Marquises 125
Pascal-Olivier Pereira de Grandmont 125
La communauté de communes comme stratégie autonomiste marquisienne ? 127
La communauté de commune comme nouvel espace politique : légitimités et souverainetés en question 137
Le projet de pêche industrielle Hiva Toa et d’aire marine protégée Te Tai Nui a Hau  143
Conclusion 145
Bibliographie 146
La grammaire de l’émancipation polynésienne et ses paradoxes 149
Natacha Gagné 149
La solution politique portée par le Tāvini Huira’atira 152
Les solutions culturelles défendues par Haururu et les collectifs mobilisés autour de la personne de Joinville Pomare 157
La solution religieuse portée par Te Hivarereata 165
Conclusion 168
Bibliographie 168
« Se constituer en “société civile” » : l’après 1994 au Chiapas 171
Éric Gagnon Poulin 171
Zapatisme et autogestion 173
S’adapter aux gouvernances alternatives : l’exemple de La RED por la Paz  176
Pour une justice autonome 179
Des obstacles sur le chemin de l’autonomie 181
Souveraineté populaire et souveraineté de l’État : une opposition ? 183
Bibliographie 185
Être jeune, conscient, impliqué et libre de se déterminer : regard ethnographique sur une bande de jeunes Kanak de Koné (Nouvelle-Calédonie) 187
Ève Desroches-Maheux 187
Portrait d’une « bande de jeunes » 190
S’associer : un moyen pour s’affirmer 191
Être coincés… ou choisir entre le meilleur de deux mondes ? 197
Conclusion 201
Bibliographie 202
Danser pour transformer la nation : l’entrada folklorique de l’Universidad Mayor de San Andrés, La Paz (Bolivie) 205
Marie-Ève Paquet 205
Multiplication des fêtes et des entradas en ville 207
L’entrada folclórica universitaria de l’Universidad Mayor de San Andrés 208
Danser une danse ch’unchu’s avec le taller cultural d’anthropologie et d’archéologie 210
Co-construction d’une identité collective à travers la danse 214
Danser lors de l’entrada : amitié, solidarité et vivir bien ? 217
Conclusion 220
Bibliographie 221
Affirmation de soi et autodétermination : le tatouage en Polynésie française 223
Catherine Charest 223
Bref historique du tatouage en Polynésie 224
Le tatau ou tatouage au féminin 226
Revalorisation du tatouage 230
Conclusion 235
Bibliographie 236
Œuvrer à la décolonisation de la société néo-zélandaise grâce à l’art : le cas des femmes artistes contemporaines maori 239
Catherine Pellini 239
Art māori et contexte politique 241
Les thèmes traités et les causes défendues par les artistes 243
L’intégration de motifs « traditionnels » et de références culturelles dans les œuvres contemporaines 249
Investir l’espace urbain 253
Conclusion 256
Bibliographie 257
Liste des contributeurs 261

Compléments