Le mai 68 des écrivains. Crise politique et avant-gardes littéraire

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Mai-Juin 68 : la contestation saisit des pans entiers de la société française, des lycéens aux étudiants, des ouvriers aux employés, des cadres aux acteurs de la culture. Facultés, usines, institutions occupées se transforment en une immense scène où tout est passé au crible de la critique : exploitation, aliénation, gaullisme, normes sociales, hiérarchies, domination, autorité.Mai-Juin 68 : la contestation saisit des pans entiers de la société française, des lycéens aux étudiants, des ouvriers aux employés, des cadres aux acteurs de la culture. Facultés, usines, institutions occupées se transforment en une immense scène où tout est passé au crible de la critique : exploitation, aliénation, gaullisme, normes sociales, hiérarchies, domination, autorité. Cette gigantesque prise de parole est marquée par une créativité inédite. " Tous créateurs ! ", dit d'ailleurs un slogan, " Écrivez partout ", renchérit un autre. Roland Barthes célèbre la " parole sauvage " de Mai, Michel de Certeau observe qu'" une foule est devenue poétique ". Difficile pour les écrivains, en particulier d'avant-garde, de rester à l'écart de ce grand ébranlement de l'ordre symbolique... C'est à ces avant-gardes littéraires qu'est consacrée l'étude de Boris Gobille. Durant ces semaines de fièvre, elles descendent dans la rue, multiplient les prises de position publiques, forment des collectifs et expérimentent de nouvelles articulations entre écriture et " révolution "... Autant d'enjeux explorés dans cet ouvrage qui revisite la question de l'engagement de la littérature et de la responsabilité des écrivains face aux événements politiques de leur temps. On y croisera des surréalistes, des existentialistes, des structuralistes, des communistes, des " gauchistes ", des revues comme Tel Quel, Change, Action poétique, Les Lettres Françaises, La Nouvelle Critique, mais aussi Sartre, Beauvoir, Aragon, Sollers, Faye, Roubaud, Pingaud, Blanchot, Duras, Mascolo – parmi tant d'autres plus ou moins obscurs, plus ou moins renommés, tous acteurs de cette singulière aventure qui vit les écrivains s'emparer de 68 et 68 s'emparer des écrivains.

Table des matières

Table des matières
Le mai 68 des écrivains. Crise politique et avant-garde littéraire 1
Introduction 7
Le politique dans ses états critiques et le littéraire en ses logiques d'avant-garde 9
Première partie. « Ouvrir un avenir » (3 mai-18 mai 1968) 29
Chapitre 1. La longue histoire d'une « cristallisation subite ». Les avant-gardes consacrées et la résonance de l'événement 31
Chapitre 2. Discordances et désaccords des écrivains communistes 63
Deuxième partie. Former des collectifs (18 mai-Juin 1968) 79
Chapitre 3. Les avant-gardes consacrées face à la radicalisation 81
Chapitre 4. Du front commun à la dissociation des avant-gardes 95
Chapitre 5. Tel Quel versus Union des écrivains. La division des avant-gardes émergentes 117
Troisième partie. L'insoutenable légèreté des Lettres « Écrivain », « écriture », « révolution » 145
Chapitre 6. Tel Quel et le « textualisme » révolutionnaire 151
Chapitre 7. Le Comité d'action étudiants-écrivains et l'effacement révolutionnaire de l'auteur 169
Chapitre 8. L'Union des écrivains et l'« écrivain-travailleur » 185
Cahier couleurs 195
Quatrième partie. Le paradoxe des prophéties accomplies 211
Chapitre 9. Prophètes sans Église. Vie et mort du Comité d'action étudiants-écrivains 219
Chapitre 10. Les fils perdus d'André Breton. Grâce et coup de grâce de l'« Événement surréaliste » 249
Cinquième partie. Sillages de Mai 285
Chapitre 11. Change et Tel Quel : la guerre fratricide des avant-gardes 289
Chapitre 12. Un nouveau syndicalisme d'auteur 331
Épilogue 371
Remerciements 383
Liste des sigles 385
Bibliographie 387
Index des noms 397
Table des matières 407

Compléments