Aragon

Livre numérique

Aragon s'est beaucoup raconté, en prose et en vers ; il n'a cessé d'appliquer avec virtuosité le principe du "mentir-vrai" à sa vie riche déjà de tant d'énigmes et de paradoxes : enfant illégitime à qui le secret de ses origines fut longtemps caché ; antimilitariste décoré de la Grande Guerre puis médaillé de la Résistance ; dandy dadaïste devenu militant discipliné du parti de Staline et de Thorez ; poète surréaliste converti au réalisme socialiste ; homme à femmes – et quelles femmes ! – métamorphosé en chantre de l'amour conjugal, avant de découvrir sur le tard le goût des garçons... Tous ces personnages différents n'en font qu'un seul dont l'itinéraire littéraire, intellectuel et politique transcrit le génie et le chaos du siècle.

Philippe Forest recompose à nouveaux frais le roman somptueux de cette longue existence, avec ses chapitres glorieux et ses pages lugubres. Il révèle le jeu de miroirs par lequel se réfléchissent l'œuvre et la vie d'un écrivain surdoué à qui aucune des formes de la littérature n'était étrangère. Et si cette œuvre continue à nous toucher, alors que cette vie n'en finit pas de nous déconcerter, c'est qu'elle possède une jeunesse, une insolence, une énergie sur lesquelles le temps n'a guère eu de prise.

Aragon a été aimé autant que haï, admiré autant que décrié, à la fois pour de bonnes et de mauvaises raisons. Il ne s'agit dans ces pages ni de l'acquitter ni de le condamner, mais d'en revenir au mystère même de celui dont on a pu dire qu'il avait été sans doute "le dernier des géants de notre temps".

Prix Goncourt de la Biographie 2016
Prix François Billetdoux 2016 de la SCAM

Table des matières

Table des matières
Couverture 1
Du même auteur 3
Titre 7
Copyright 8
Exergue 9
PROLOGUE 11
1. Naissances d’Aragon 19
I. UN ALBUM DE FAMILLE 29
2. Portrait du grand-père prodigue 33
3. En lieu et place d’un portrait du père 41
4. Portrait de mère, portrait de sœur 50
II. L’ENFANT SANS NOM (1897‑1914) 61
5. Je suis un fils de l’automne 65
6. Je n’ai jamais appris à écrire 74
7. Il n’y a pourtant que l’enfance 83
III. LA GUERRE D’ABORD (1914‑1918) 91
8. Des morts sursitaires 95
9. Un intermède poétique 104
10. Car on m’a tué trois fois… 114
IV. UNE GUERRE QUI N’EN FINIT PAS (1918‑1919) 125
11. Mais Guillaume Apollinaire vient de mourir 130
12. Désormais je reste seul sur la terre 140
13. Et tout le reste est littérature 152
V. DADA (1919‑1923) 161
14. Ici commence la grande nuit des mots 165
15. Dada, vieux monstre légendaire 172
16. Passer — ou pas — pour un poète (I) 185
17. Passer — ou pas — pour un poète (II) 195
VI. LE SURRÉALISME (1923‑1925) 207
18. Un vertige de plus 213
19. Je ne pense à rien, si ce n’est à l’amour (I) 224
20. Je ne pense à rien, si ce n’est à l’amour (II) 236
21. La cause illimitable de la révolution 248
VII. LE FEU À SA VIE (1926‑1928) 263
22. Le pays d’au-delà le miroir 267
23. Communiste cependant 278
24. Crachons tous deux sur ce que nous avons aimé 289
VIII. LA VIE NOUVELLE (1928‑1932) 303
25. Ma vie est à partir de toi (I) 307
26. Ma vie est à partir de toi (II) 319
27. En route 330
28. Feu vous dis-je 344
IX. LES COMMUNISTES ONT RAISON (1932‑1935) 359
29. Le vertige soviétique 365
30. L’entrée du monde réel 372
31. Du Front rouge au Front populaire (I) 384
32. Du Front rouge au Front populaire (II) 397
X. VERS LA GUERRE, À NOUVEAU (1936‑1939) 407
33. Défense du roman 411
34. Moscou, Madrid, New York 423
35. Un jour du monde 437
XI. RÉSISTER (1939‑1943) 447
36. De la drôle de guerre à la débâcle 452
37. Poète en temps de détresse 464
38. Des étoiles à Minuit (I) 481
39. Des étoiles à Minuit (II) 494
40. Dans la clandestinité 505
XII. ET L’ON ENTEND DÉJÀ CHANTER LES LENDEMAINS (1944‑1952) 527
41. Le temps du désenchantement 532
42. Au Comité national des écrivains 542
43. Au Comité central du PCF 554
44. De thorez à thorez (I) 567
45. De Thorez à Thorez (II) 576
46. Avez-vous vraiment lu Louis Aragon ? 591
XIII. POUR FAIRE LE PORTRAIT D’UN TYRAN (1953‑1958) 605
47. De la peinture en politique 609
48. L’affaire 619
49. Quand meurt un tyran 629
50. 1956 : Comme un poignard sur mes paupières 640
XIV. UN PERPÉTUEL PRINTEMPS (1958‑1967) 651
51. L’Académie ou l’avant-garde (I) 656
52. L’Académie ou l’avant-garde (II) 667
53. Et la plus banale romance / M’est l’éternelle poésie (I) 679
54. Et la plus banale romance / M’est l’éternelle poésie (II) 689
55. Enfin le dégel ? 697
56. Quelle liberté de créer ? 710
57. Je me souviens. Je m’imagine 722
XV. LES ADIEUX (1968‑1982) 737
58. Le printemps à Paris et à Prague 740
59. La mort d’Elsa 752
60. J’ai gâché ma vie et c’est tout 763
61. Avec quel désespoir toujours 778
62. La métamorphose 792
63. Morts d’Aragon 805
ÉPILOGUE 823
APPENDICES 831
Liste des abréviations 833
Notes 835
Index 873
Table des matières 885
Présentation 893
Achevé de numériser 894

Compléments