Dans ce deuxième tome de Nous étions le nouveau monde, Jean-Claude Germain continue à revisiter la galerie des personnages essentiels de l’épopée québécoise, des lendemains de la Défaite jusqu’au Rapport Durham, en s’attardant sur les événements les plus significatifs de cette période. Après ce que l’envahisseur appelle la « Conquête », des générations de Canadiens français font le dur apprentissage du joug anglais et résistent tant bien que mal à l’assimilation qu’on leur impose. Dans les premières décennies du XIXe siècle, des hommes politiques francophones s’affirment et se posent en défenseurs d’un peuple bafoué. Parmi eux, Louis-Joseph Papineau demeure la figure marquante de ce mouvement qui culmine avec la Rébellion des Patriotes, dont l’auteur retrace ici la genèse méconnue et les épisodes les plus dramatiques. Mais dans la vie, comme dans l’œuvre de Jean-Claude Germain, la tragédie est souvent émaillée de savoureuses scènes de la comédie humaine. On découvre les innovations techniques de l’époque et leurs tâtonnements ; les mésaventures des gouverneurs britanniques qui viennent au Bas-Canada veiller sur les intérêts de la mère patrie ; le grotesque de la guerre canado-américaine de 1812 que s’apprête à célébrer en grande pompe le gouvernement Harper. Un livre d’histoire, mais d’abord et avant tout un livre d’histoires, où la petite est souvent plus intéressante que la grande des encyclopédies et des monuments…
